dimanche 25 novembre 2012

Le "no gender" finlandais




Décidément, Erasmus m'aura enrichit sur tous les plans. 

Quand on visite un pays, on se dit que l'on va tenter la gastronomie, visiter les musées... mais se plonger dans la mentalité, c'est vraiment ce que l'on gagne à rester longtemps. Ainsi, au fil des rencontres, j'ai été amenée à parler à la jeunesse estudiantine finlandaise, celles en cours de cursus et même aux portes du marché du travail. Il est difficile de traiter la mentalité finlandaise dans son ensemble, comme tout mentalité de tout pays, mais ce qui m'a le plus frappée, au fil de mes rencontres et des ami(e)s que je me suis faite ici, c'est la question du genre. Ou plutôt du "no gender".

On le sait, la Finlande fait partie de ces pays avancées sur de nombreuses questions sociales, cette avancée se manifeste également dans le traitement de la sexualité, des associations qui y sont consacrés. Si vous n'entendrez pas les finlandais crier sur les toits, il n'empêche que la sexualité n'est pas un sujet tabou. J'ai été étonnée de voir également beaucoup d'androgynes ici, l'implication du circuit LGBT dans mon université, et la manière dont les gens en parlent librement avec désinvolture. 

Les regards inquisiteurs que l'on lancerait à un transexuel dans un métro parisien, n'existe pas ici, de sorte que même certains documents administratifs vont jusqu'à rendre la question du genre, succincte. Cette désinvolture vis à vis du genre est en plus renchérie par une langue finnoise qui n'a pas d'articles. Il est donc facile pour un androgyne finlandais de choisir son genre, et le plus souvent, de ne pas se poser la question.



Dans le discours des finlandais que j'ai rencontré, membres souvent de l'association de mon université, il ressort cette idée constante que "ça ne sert à rien de se poser la question", il y a cette libéralisation d'un sujet encore tabous en France. Au point que cela donne à réfléchir sur soi, et sur le manque cruel de travaux ou d'études de genre en France et dans d'autres pays, bien souvent minoritaires comparé aux domaines habituels

C'est amusant de se trouver novice dans un domaine que l'on croit connaître, découvrir que tout notre vocabulaire est intoxiqué par une manière de pensées tels qu'il n'existe pas assez de mots en français pour souligner certains concepts sexuels ou genrés sur le plan théorique.  






6 commentaires:

  1. Très intéressant comme billet, j'ai essayé d'initier mon copain français aux études de genre et ça le dépassait complètement, il n'en avait même jamais entendu parler!

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  2. Demain est incolore26 novembre 2012 à 07:31

    C'st vraiment méconnu, et j'ai été stupéfaite de voir l'étendue du domaine d'études qu'il y a ici alors que j'en avais entendu parler peu avant de venir. Beaucoup d'étudiants erasmus suivent en parallèle de leur licence/master, ces cours car ils savent qu'ils n'en auront pas l'occasion dans leur pays.

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  3. Ton article est super intéressant :) je trouve ça chouette, cette liberté de penser et d'agir comme bon nous semble, loin des clichés fille / garçons :) Je me demande si ca vient de la langue, de l'éducation des parents, d'une volonté de l'Etat.... Bonne journée!

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    1. Merci beaucoup Elo ! J'essaierai de faire plus d'articles dans ce genre je pense, car j'ai l'occasion de parler avec des finlandais un peu plus maintenant :)Je ne sais pas, je pense qu'il y a plusieurs facteurs idéologiques mais leurs avancées sociales sont généralement très précoces (sur les droits des femmes, par exemple, etc)
      Bonne journée à toi !

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  4. Tu étais où en Finlande? Car je n'ai pas rencontrer plus homophobe que les Finlandais a vrai dire. Tout ce qui ne leurs convient pas est "Gay", d'ailleurs ils n'aiment pas trop les suédois sur la côte ouest, c'est bien pour ça qu'il les traitent de Gay.

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    1. J'étais dans le Sud, dans une grande ville. L'homophobie virulente dont tu parles est plus perceptible dans le Nord ou les villes reculées, en campagne. Du moins, je ne l'ai pas ressenti.

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